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Perspectives souveraines 2022 : Covid, inflation, resserrement monétaire pèsent sur la conjoncture
Téléchargez les perspectives souveraines 2022 de Scope (rapport).
De nouveaux variants de Covid-19, une inflation élevée et le retrait du soutien fiscal et monétaire constituent des risques pour la reprise. La croissance du PIB se normalisera dans une certaine mesure l'année prochaine mais restera supérieure à la tendance. Scope attend une croissance de 3,5 % aux États-Unis, 4,4 % dans la zone euro, 3,6 % au Japon et 4,6 % au Royaume-Uni. La Chine connaîtra une croissance plus proche de sa tendance à long terme, soit 5 %.
« Dans un contexte de reprise inégale, nous observons un ralentissement momentané, voire dans certains cas une contraction temporaire du PIB, au cours du quatrième trimestre 2021 et du premier trimestre 2022 dans de nombreuses économies alors que les pays européens réintroduisent des restrictions généralement plus légères à la suite d’une nouvelle augmentation des cas, notamment associée au nouveau variant Omicron », déclare Giacomo Barisone, responsable des notations souveraines chez Scope. « Mais nous voyons le rebond économique reprendre de la vigueur d'ici le printemps 2022 ».
« Comme prévu, le retour à une situation économique normale dépend de l'introduction de nouvelles restrictions, alors que les nouveaux variants du virus mettent sous pression les systèmes de santé publique. Nous nous attendons à ce que l’importance du risque sanitaire pour l’économie diminue avec le temps, à mesure que les gouvernements adoptent des réponses plus ciblées, et que les entreprises et les individus s’adaptent aux nouvelles pratiques des affaires », dit Barisone. « Néanmoins, nous considérons aujourd’hui que les risques de révision à la baisse des prévisions de croissance pour 2022 sont réels. »
« Les pressions inflationnistes devraient rester plus persistantes que les anticipations des banques centrales, se situant au-dessus des moyennes d'avant la crise, même après une modération des hausses des prix attendues l'année prochaine », indique Barisone. « Cela devrait se traduire par une plus grande divergence des politiques monétaires, et avec elle, la cristallisation possible des risques associés aux niveaux élevés d'endettement et aux prix élevés des actifs. »
« Cela est particulièrement vrai au Royaume-Uni et aux États-Unis, où l'inflation pourrait continuer à tester les mandats d’une inflation de 2 %, mais beaucoup moins au Japon. La zone euro se situe quelque part entre les deux avec une inflation qui pourrait rester inférieure à 2 % à long terme. »
D'ici fin 2022, les taux directeurs de la BCE et la Banque du Japon devraient rester stables. La BCE devrait mettre fin au programme d'achat d'urgence face à la pandémie (Pandemic Emergency Purchase Programme, PEPP) l'année prochaine et l'adapter et/ou adapter d'autres mécanismes d'achat d'actifs afin de conserver une marge de manœuvre pour aider les marchés à se réajuster. La Banque d'Angleterre et la Réserve fédérale augmenteront leurs taux.
Une inflation plus élevée et plus persistante a des implications à la fois favorables et défavorables pour les notations souveraines. Une inflation tendancielle un peu plus élevée soutient une croissance économique nominale plus forte, contribuant à réduire les ratios de la dette publique, et réduit le risque de déflation qui perdure depuis longtemps dans la zone euro et au Japon. Toutefois, la hausse des taux d'intérêt augmente les coûts du service de la dette, en particulier pour les gouvernements lourdement endettés et en déficit budgétaire. Les économies émergentes, dont les monnaies s'affaiblissent et qui sont sujettes aux sorties de capitaux, sont particulièrement menacées.
« La capacité plus limitée des banques centrales en raison d'une inflation élevée compromettrait la marge de manœuvre de leur politique monétaire et pourrait cristalliser les risques liés à la dette des années passées », explique M. Barisone.
« La divergence des politiques monétaires présente des défis en soi, mettant la pression sur les banques centrales qui seraient réticentes à resserrer leur politique monétaire ne serait-ce que pour protéger leurs monnaies d’une dépréciation supplémentaire. Cela pourrait accentuer les pressions inflationnistes sous-jacentes », ajoute Barisone. « Les banques centrales sont aujourd'hui détentrices de montants importants de dette publique : cette ‘dominance budgétaire’ pourrait ralentir la normalisation de la politique monétaire dans certains cas. Les innovations récentes en matière de politique monétaire pendant la crise - telles que la flexibilité introduite dans le cadre du PEPP - améliorent néanmoins la solvabilité des souverains. »
Les emprunteurs souverains avec une perspective stable représentent plus de 90% des souverains notés publiquement par Scope, ce qui indique une moindre probabilité de changement de notation en 2022 par rapport à 2021, bien que les risques économiques puissent présenter un risque de notation à la hausse et à la baisse. Un seul souverain est actuellement sous une perspective négative : La Turquie (B).
Téléchargez les perspectives souveraines 2022 de Scope (rapport en anglais).
Voir la vidéo explicative : Scope introduces the 2022 Sovereign Outlook.